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Comment vous êtes-vous retrouvé sur Superman Returns ?
J'ai réalisé deux X-Men et j'adore Superman. Aussi, j'imagine avoir suffisamment de crédibilité vis-à-vis de la Warner pour qu'ils me confient ce qu'ils considèrent comme leur plus grande franchise.

En quoi vous sentez-vous proche de Superman ?
J'ai été adopté, je suis américain et fils unique. Superman également, excepté que ce qui m'intéresse chez lui, c'est le côté immigrant de l'extrême. Il porte son héritage spécifique - son costume - avec beaucoup de fierté. Contrairement à Wolverine qui est très cynique, Superman est extrêmement idéaliste, et illustre un peu l'Amérique, avec les déconvenues que l'on peut y subir. J'aime donc beaucoup ce personnage, que je trouve très agréable et qui me donne à croire qu'il y eut à une époque des gens, ou des êtres d'une autre planète, tels que lui. De plus, il peut faire tout ce qu'il veut.

Etiez-vous inquiet par rapport à ce que hit la réaction des fans en découvrant que vous aviez changé le costume et choisi un acteur inconnu pour le rôle ?
Il n'est pas évident de se faire une opinion d'après une simple photographie ! Il faut le voir en mouvement, la façon dont nous l'avons traité avec la couleur et les lumières... Je trouve Brandon Routh très convaincant dans la peau de Superman/Clark Kent. Si vous tombiez nez à nez avec Brandon dans te costume, vous vous diriez "Ça, c'est Superman. D'accord, j'ai compris". J'espère que ce sera une réaction positive. Mais il est difficile de plaire à tout le monde.

Il semblerait que Lois Lane ait à présent enfant et mari : comment la Warner a-t-elle réagi à cela ?
J'ai présenté l'histoire aux exécutifs de Warner Bros, et ils ont apprécié. On y voit Superman s'efforçant de trouver sa place dans un monde qui a beaucoup changé, avant d'y parvenir finalement. On laisse une ouverture possible pour d'autres films, mais le sujet de celui-ci a reçu une approbation immédiate. Ils ont accepté que je fasse le film en l'espace de seulement 72 heures ! Depuis que vous avez commencé à travailler sur Superman Returns, le succès d'autres films liés à ses comics (tels Batman Begins) a-t-il modifié votre approche? Je ne pense pas à d'autres films et à leur succès, que ce soit au box-office ou auprès de la critique. Je m'en détache totalement. Je trouve que la réussite de Batman Begins est très positive pour Chris Nolan.
C'est également le cas pour la Warner et pour Batman, mais je ne veux pas que cela influe sur ma façon de faire un film.

Certains acteurs des précédents Superman y feront-ils une apparition ?
Tout a fait. Il y a deux "caméos" : Noëlle Neill et Jack Larson, qui interprétaient Lois Lane et Jimmy Olsen dans la série des années 50. Jack Larson joue le rôle du barman avec notre Jimmy Olsen dans la scène : c'est super 1 Ce fut très amusant de tourner cela en dépit des efforts déployés. Jack a fait 15 heures d'avion pour venir à Sydney, puis il a travaillé durant 18 heures. II n'est plus tout jeune, mais il a une grande énergie. J'étais très impressionné.

Comment avez-vous choisi Kevin Spacey pour jouer Lex Luthor ?
J'ai vu "Beyond the Sea" deux fois ! Kate Bosworth était également phénoménale Je l'ai vraiment aimée dans ce film. Je l'ai invitée à passer une audition avec Brandon Routh, et une alchimie a opéré entre eux. C'est ta combinaison de son travail dans "Beyond the Sea" et les émotions qu'ils dégageaient conjointement avec Brandon, qui m'ont convaincu. J'ai toujours eu de la chance avec mes castings, et c'est en les voyant que j'ai pris ma décision.

Souhaitiez-vous que Brandon Routh calque sa performance sur celle de Christopher Reeve ?
Non. Nous avons regardé un peu du Superman original, juste pour le visionner ensemble, mais je n'ai jamais suggéré qu'il joue comme Christopher Reeve. Avec Brandon, c'est étrange. Un coup il est Ici copie conforme de Chnstopher Reeve, et l'instant d'après, il devient complètement différent. Parfois, il vous rappelle le premier film, et d'autres fois, il construit ses propres Clark et Superman.

Vous êtes-vous basé sur l'énorme quantité de bandes dessinées consacrées à ce personnage ?
Très peu. Voir pas du tout. Si vous regardez de près l'histoire de ce comic, vous verrez qu'ils ont à peu près TOUT fait. Superman a combattu, capturé et sauvé tout ce que l'on peut imaginer, et soulevé tous les objets pensables avant qu'ils ne rebondissent sur lui. Mieux vaut définir quelle sorte d'histoire il convient de raconter à une période donnée. Mais nous avons respecté l'ambiance globale du comic, des films, de la série télé, et de la comédie musicale... que j'ai regardée. Car oui, ils en ont fait une ! (Rires).

Le boy-friend de Lois Lane est-il le fils de Perry White ?
Non, c'est Richard White.

Donc, si Richard est le boy-friend de Lois avec laquelle il a eu un enfant, l'arrivée de Superman dans leur vie ne va-t-elle pas semer le trouble ?
Non, bien que ce soit souvent le cas lorsqu'un ex petit ami ressurgit dans votre vie. Richard White et Lois Lane ne sont pas mariés et Lois n'aime pas aborder ce sujet.

Quel était votre plus gros challenge pour réactualiser Superman aux yeux du public actuel ?
Le plus difficile était de faire un bon film. Je ne m'intéresse pas tant au fait que ce soit d'actualité ou non. Tout simplement parce que demain, les choses auront encore changé. Je veux surtout demeurer fidèle à l'univers de Superman. L'un des facteurs qui tend à le moderniser, c'est le fait que l'on raconte les événements alors qu'une ancienne petite amie revient en ville. Le monde a changé depuis l'ère de ce jeune homme idyllique, émergeant de la Forteresse de la Solitude en tant que Superman.

Qu'en est-il de l'humour, surtout à propos du personnage de Lex Luthor ?
Il y a de l'humour. Je ne pense pas que Gene Hackman en faisait trop, à l'époque : je l'ai trouvé au contraire phénoménal. En revanche. sa relation avec Otis (l'assistant de Luthor dans le film avec Reeve), était vraiment empreinte d'humour. J'explore un peu cette veine, mais en même temps, le film sera un peu plus sombre et audacieux. Un peu entre ce que l'on peut voir dans "Smallville" et ce que proposait le premier Superman.

Avez-vous une version préférée du personnage de Superman ?
C'est une combinaison de la série avec George Reeves et du Superman de Richard Donner en 78. Ce sont mes inspirations préférées.

Vous avez baptisé le film Superman Returns car le personnage ainsi que la franchise reviennent au cinéma après une longue absence : êtes-vous empreint d'un lourd sentiment de responsabilité ?
Je me sens investi d'un lourd fardeau, tout simplement, parce qu'il s'agit de Superman. C'est une icône qui surpasse probablement toutes les autres en matière de comics, voire de culture populaire. Je vous garantis que si vous emmenez un crucifix et le "S" dans la jungle, vous aurez une réaction à 50 positive pour l'un et l'autre. C'est une responsabilité fabuleuse.

À quel point Clark Kent est-il "amusant" dans Superman Returns ?
Il est excentrique. Il joue un rôle. Ce n'est pas le jeune Clark directement issu de la ferme, même si cela transparaît parfois. Au Daily Planet, il se comporte étrangement. C'est l'homme invisible. Et en plus, il est amoureux. Superman est obligé de se cacher derrière un costume : Clark est son costume.

Que voulez-vous apporter à ce film qui ne figurait pas dans celui de 1978 ?
Je trouve que c'était un film merveilleux. Je n'ai rien de particulier en tête, seulement le désir de ramener le personnage à l'écran. Il y avait techniquement des choses impossibles à l'époque auxquelles on peut désormais palier par des effets sophistiqués. Je trouve que Donner avait fait un travail formidable en 78, même si l'élimination des câbles à l'image était alors inenvisageable. Il fallait se contenter de certains mouvements de caméra. Chris Reeve devait jouer et l'équipe, essayer de camoufler les choses. Aujourd'hui, nous essayons de relever le gant sur les scènes où il vole.


Source : Ecran Fantastique N°257 Septembre 2005 PROPOS RECUEILLIS PAR CHUCK WAGNER (TRAD: PHILIPPE CHAMBIN)

JOR-EL a écrit:Bonne interview, même si on y apprend peu de chose, enfin bon MERCI !